В начале было Слово. Учебно-методическое пособие по богословскому переводу (французский язык) - страница 4
Vocabulaire
un décalque – калька; отпечаток; копия, подражание, имитация
préservé – сохранённый, защищённый
exégèse patristique – толкование, комментирование святоотеческое
patristique – патристика (la connaissance des Pères de l’Église et de leurs écrits)
à visée – имеющий направление
fournir – снабжать; давать; представлять
la piété – благочестие (христ.); благоверие (церк.)
un recenseur – счётчик
controverser – оспаривать; полемизировать
PARTIE 4
3. La Septante et la Bible hébraïque: la modernité chrétienne
Pourtant, l’Ancien Testament, même traduit sur l’hébreu fait partie de la Bible chrétienne – ce sont les mêmes récits, et il peut parfaitement être lu en référence au Nouveau Testament. Des notes en bas de page en indiquent les citations et allusions. C’est le cas de la plupart des Bibles catholique et protestante, même si elles n’ont pas la même organisation canonique des textes, en particulier pour Les deutérocanoniques7…
De plus, l’Ancien Testament doit garder une valeur générale en tant que telle, et le lire, pour les chrétiens a une grande importance: les grands récits fondateurs du peuple d’Israël, le messianisme, le Royaume de Dieu, le salut, toute la thématique bibliques sont le cadre culturel et religieux, qui permet de comprendre l’accomplissement des Écritures, et donc le message du Nouveau Testament. On peut le lire pour son profit personnel. Précisons d’ailleurs que même le monde du Nouveau Testament renvoie essentiellement au contexte hébraïque, même si c’est à travers le contexte hellénistique ou romain.
La lecture de l’Ancien Testament permet de connaître également le milieu géographique et l’histoire du peuple hébreu que l’on peut confronter aux découvertes archéologiques. Elle ouvre ainsi la voie à toute l’exégèse, à l’énigme de la formation des textes, aux questions – et elles sont importantes actuellement – que pose la véracité du texte inspiré quand on la confronte aux réalités du terrain.
De plus, les études actuelles sur le Judaïsme ancien éclairent le milieu de vie du Christ et même la genèse du Nouveau Testament. Le Christ fut façonné par son milieu de vie et profondément inséré dans l’histoire de son époque: Jésus a d’abord pris en charge l’espérance juive (P. grelot, L’Espérance juive à l’heure de Jésus, Paris, Desclée, 1978, p. 17) « pour la transformer de l’intérieur, non en la contredisant, mais en poussant à la limite certaines de ses virtualités latentes. Ensuite, il est devenu lui-même le centre d’une nouvelle forme d’espérance, qui relayait l’espérance juive en proclamant son «accomplissement»».
L’originalité de l’apport hébraïque ne doit pas se perdre et il est bon d’en retrouver le substrat dans les textes: les Septante n’ont pu reproduire à l’identique ni la syntaxe, ni le lexique, ni le rythme qui soutient le sens des phrases, ni les jeux de mot qui ont contribué à transmettre le message religieux.
Les mots hébreux ont été remplacés par des termes d’usage courant dans le monde hellénistique. Par exemple, dans le récit de la création, le chaos initial, vide et désert (» tohu wa bohu») devint la matière « invisible et inorganisée» (et une source d’ennuis pour Origène). Le mot hébreu « bara», créer, réservé au Seigneur, n’a pas de correspondant réel en grec (ce qui causa quelques problèmes dogmatiques). Les divers noms du Dieu des Hébreux: le Tétragramme imprononçable YHWH fut traduit par Kurios, Maître; les différentes formes El, Eloah, Elohim devinrent toutes Theos; les appellations El Shadday et Sabaoth furent traduites par Pantokratôr, effaçant leur origine – mais devenant une appellation de l’icône du Christ! Gardons l’interprétation essentielle de la Tradition, mais aussi sa base, le sens hébraïque des mots bibliques.