Письма Шопена и Жорж Санд: метод параллельного погружения - страница 12
Cette personne qu’il veut, ou croit devoir aimer, est-elle propre à faire son bonheur, ou bien doit-elle augmenter ses souffrances et ses tristesses? (Подходит ли та, кого он хочет или считает своим долгом любить, для его счастья, или она должна лишь усилить его страдания и печали?; propre à – способна на, пригодна для.) Je ne demande pas s’il l’aime, s’il en est aimé, si c’est plus ou moins que moi. (Я не спрашиваю, любит ли он её, любим ли он ею, и больше ли или меньше, чем меня.) Je sais à peu près, par ce qui se passe en moi, ce qui doit se passer en lui. (Я примерно знаю, судя по тому, что происходит во мне, что должно происходить в нём.) Je demande à savoir laquelle de nous deux il faut qu’il oublie ou abandonne pour son repos, pour son bonheur, pour sa vie enfin, qui me paraît trop chancelante et trop frêle pour résister à de grandes douleurs. (Я хочу знать, кого из нас двух ему нужно забыть или оставить ради покоя, ради счастья, ради жизни, которая кажется мне слишком шаткой и хрупкой, чтобы вынести сильные страдания; chancelante – шаткая; frêle – хрупкая; douleurs – страдания.) Je ne veux pas faire le rôle de mauvais ange. Je ne suis pas le Bertram de Meyerbeer et je ne lutterai point contre l’amie d’enfance si c’est une belle et pure Alice. (Я не хочу играть роль злого ангела. Я не Бертрам из Роберта-дьявола Мейербера и не стану бороться с подругой детства, если она – прекрасная и чистая Алиса; faire le rôle – играть роль; lutter contre – бороться против.) Si j’avais su qu’il y eût un lien dans la vie de notre enfant, un sentiment dans son âme, je ne me serais jamais penchée pour respirer un parfum réservé à un autre autel. (Если бы я знала, что в жизни нашего ребёнка есть другая привязанность, другое чувство в его душе, я бы никогда не наклонилась, чтобы вдохнуть аромат, предназначенный другому алтарю; lien – связь; se pencher – наклониться; parfum – аромат; autel – алтарь.) De même, lui sans doute se fût éloigné de mon premier baiser s’il eût su que j’étais comme mariée. (Точно так же и он, без сомнения, отстранился бы от моего первого поцелуя, если бы знал, что я, по сути, замужем; s’éloigner – удалиться, отстраниться; mariée – замужняя.)
Cette personne qu’il veut, ou croit devoir aimer, est-elle propre à faire son bonheur, ou bien doit-elle augmenter ses souffrances et ses tristesses ? Je ne demande pas s’il l’aime, s’il en est aimé, si c’est plus ou moins que moi. Je sais à peu près, par ce qui se passe en moi, ce qui doit se passer en lui. Je demande à savoir laquelle de nous deux il faut qu’il oublie ou abandonne pour son repos, pour son bonheur, pour sa vie enfin, qui me paraît trop chancelante et trop frêle pour résister à de grandes douleurs. Je ne veux pas faire le rôle de mauvais ange. Je ne suis pas le Bertram de Meyerbeer et je ne lutterai point contre l’amie d’enfance si c’est une belle et pure Alice; si j’avais su qu’il y eût un lien dans la vie de notre enfant, un sentiment dans son âme, je ne me serais jamais penchée pour respirer un parfum réservé à un autre autel. De même, lui sans doute se fût éloigné de mon premier baiser s’il eût su que j’étais comme mariée.
Nous ne nous sommes point trompés l’un l’autre, nous nous sommes livrés au vent qui passait et qui nous a emportés tous deux dans une autre région pour quelques instants.