Письма Шопена и Жорж Санд: метод параллельного погружения - страница 11



Ton Ch. (Твой Ш.)


11. – Frédéric Chopin à Albert Grzymala, à Paris.

[Paris, 1838].

Mon très cher,

Je dois absolument te voir aujourd’hui, serait-ce même pendant la nuit… à minuit ou à une heure du matin. Ne crains aucun embarras pour toi, mon chéri ; tu sais que j’ai toujours su estimer ton cœur. Il s’agit d’un conseil que j’ai à te demander.

Ton Ch.


12. – George Sand à Albert Grzymala, à Paris. (12. – Жорж Санд Альберту Гжимале, в Париж.)

[Nohant, juin 1838]. ([Ноан, июнь 1838 года].)

Jamais il ne peut m’arriver de douter de la loyauté de vos conseils, cher ami ; qu’une pareille crainte ne vous vienne jamais. (Я никогда не могу усомниться в искренности ваших советов, дорогой друг; пусть такой страх никогда к вам не приходит; loyauté – честность, искренность; pareille crainte – подобный страх.) Je crois à votre évangile sans bien le connaître et sans l’examiner, parce que du moment qu’il a un adepte comme vous, il doit être le plus sublime de tous les évangiles. (Я верю в ваше евангелие, даже не зная его и не анализируя, потому что если у него есть такой последователь, как вы, оно должно быть самым возвышенным из всех; évangile – евангелие (высокие моральные принципы); adepte – последователь, приверженец.) Soyez béni pour vos avis et soyez en paix pour mes pensées. (Да будете вы благословенны за свои советы, и пусть вас не тревожат мои мысли; soyez béni – да будете благословенны; soyez en paix – будьте спокойны.) Posons nettement la question une dernière fois, parce que de votre dernière réponse sur ce sujet dépendra toute ma conduite à venir… (Сформулируем чётко вопрос в последний раз, потому что от вашего последнего ответа на эту тему будет зависеть всё моё будущее поведение; posons – давайте сформулируем; conduite à venir – поведение в будущем.) …et puisqu’il fallait en arriver là, je suis fâchée de ne pas avoir surmonté la répugnance que j’éprouvais à vous interroger à Paris. (И раз уж пришлось к этому прийти, мне жаль, что я не преодолела отвращение, которое испытывала, задавая вам эти вопросы в Париже; fâchée – огорчена; surmonté la répugnance – преодолела отвращение; interroger – спрашивать.) Il me semblait que ce que j’allais apprendre pâlirait mon poème. Et, en effet, le voilà qui a rembruni, ou plutôt qui pâlit beaucoup. (Мне казалось, что то, что я узнаю, поблёкнет мой поэтический образ. И, действительно, он помрачнел, или скорее сильно побледнел; pâlir – бледнеть; rembruni – потемнел.) Mais qu’importe ! Votre évangile est le mien quand il prescrit de songer à soi en dernier lieu, et de n’y pas songer du tout quand le bonheur de ceux que nous aimons réclame toutes nos puissances. (Но что за дело! Ваше евангелие – и моё, если оно велит думать о себе в последнюю очередь, а лучше – совсем не думать, когда счастье тех, кого мы любим, требует всех наших сил; prescrire – предписывать; songer à soi – думать о себе; réclamer toutes nos puissances – требует всех наших сил.) Écoutez-moi bien et répondez clairement, catégoriquement, nettement. (Выслушайте меня внимательно и ответьте ясно, категорично, чётко.)


12. – George Sand à Albert Grzymala, à Paris.

[Nohant, juin 1838].

Jamais il ne peut m’arriver de douter de la loyauté de vos conseils, cher ami ; qu’une pareille crainte ne vous vienne jamais. Je crois à votre évangile sans bien le connaître et sans l’examiner, parce que du moment qu’il a un adepte comme vous, il doit être le plus sublime de tous les évangiles. Soyez béni pour vos avis et soyez en paix pour mes pensées. Posons nettement la question une dernière fois, parce que de votre dernière réponse sur ce sujet dépendra toute ma conduite à venir, et puisqu’il fallait en arriver là, je suis fâchée de ne pas avoir surmonté la répugnance que j’éprouvais à vous interroger à Paris. Il me semblait que ce que j’allais apprendre pâlirait mon poème. Et, en effet, le voilà qui a rembruni, ou plutôt qui pâlit beaucoup. Mais qu’importe ! Votre évangile est le mien quand il prescrit de songer à soi en dernier lieu, et de n’y pas songer du tout quand le bonheur de ceux que nous aimons réclame toutes nos puissances. Écoutez-moi bien et répondez clairement, catégoriquement, nettement.